Grippe H1N1: la vaccination en cabinet coûterait « plus cher », estime Roselyne Bachelot

Grippe H1N1: la vaccination en cabinet coûterait « plus cher », estime Roselyne BachelotLa ministre de la Santé, dans un entretien accordé hier au Monde, estime que la vaccination « coûterait beaucoup plus cher en cabinet ». Roselyne Bachelot évoque ainsi  un triplement du coût de la logistique et du paiement des professionnels. Dans un communiqué, Michel Chassang, le président de la CSMF, le principal syndicat de médecins libéraux, répond à la ministre, avançant que  « les médecins généralistes et les pédiatres libéraux, pourraient vacciner 1 million de personnes par jour».

« Selon les études que nous avons menées, basculer la vaccination sur la médecine libérale triplerait a minima le coût de la logistique et du paiement des professionnels », a estimé Roselyne Bachelot  dans un entretien au Monde. « Imaginez qu’il faudrait livrer, sans doute de façon quotidienne, plus de 50.000 cabinets libéraux après avoir prépositionné les vaccins dans 22.000 officines pharmaceutiques », poursuit la ministre.

En guise de réponse, la CSMF dénonce des « vaccinodromes » lesquels en trois semaines, « ont péniblement vacciné 1 million de personnes ». Pour le syndicat, il est possible pour les libéraux d’offrir « toutes les garanties de traçabilité requises et de respect de la chaine du froid ».  « Comme c’est le cas dans plusieurs pays européens, notamment en Belgique, en Allemagne, au Luxembourg, en Suisse, en Grande- Bretagne et dans certaines régions d’Italie », explique-il dans un communiqué.

« Ce que demandent les médecins libéraux est simple, c’est de vacciner à l’issue des consultations habituelles, comme ils le font pour la grippe saisonnière – ce qui ne plombe pas les dépenses de l’assurance maladie ! – et pour les personnes qui viendraient spécifiquement d’être rémunérés sur la même base que les médecins réquisitionnés dans les centres de vaccination. Dans les deux cas pour le patient comme pour la Sécurité Sociale, c’est une opération blanche ! », explique ainsi la CSMF.

Pour la ministre, « dans leur raisonnement, les médecins généralistes ne prennent en compte que ce qui se passe dans leur cabinet ». « Qui plus est, si les stocks de vaccins étaient disséminés dans les réfrigérateurs des médecins de ville et que nous ayons des besoins urgents à tel ou tel endroit, les récupérer ne serait pas évident », ajoute-t-elle. Mais « les généralistes, qui souhaitent vacciner et qui en auraient la disponibilité nécessaire, sont évidemment les bienvenus dans les centres de vaccination », poursuit la ministre.

Pour la CSMF, « le problème de la ministre est ailleurs ». « Nous sommes en pleine idéologie. En repoussant l’offre de service des médecins libéraux qui n’aspiraient qu’à rendre service à leurs patients, la ministre expérimente grandeur nature l’étatisation du système de soins contenu dans sa loi « Hôpital Patients Santé, Territoires ». Sauf que la fin de la liberté de choix et le rationnement de l’accès aux soins aboutissent à des files d’attentes ! », dénonce enfin le syndicat.