Ipsen : les résultats de Phase III avec élafibranor dans la PBC présentés au congrès de l’AASLD et publiés dans le NEJM

Ipsen et Genfit ont annoncé aujourd’hui les résultats complets de l’étude pivot de Phase III ELATIVE® qui seront communiqués pour la première fois lors d’une présentation orale (Abstract #484, lundi 13 novembre à 16h45 (EST)) dans le cadre du congrès de l’American Association for the Study of Liver Diseases (AASLD) et simultanément publiés dans le New England Journal of Medicine. Cette étude avait pour objet d’évaluer l’efficacité et l’innocuité du candidat-médicament élafibranor, un double agoniste du récepteur PPAR α et δ expérimental administré par voie orale, comme nouvelle classe thérapeutique potentielle pour les patients atteints de Cholangite Biliaire Primitive (PBC), une maladie hépatique cholestatique auto-immune rare.

Les résultats indiquent des améliorations statistiquement significatives des biomarqueurs de la progression de la maladie parmi les critères principaux d’évaluation avec un bénéfice thérapeutique significatif obtenu pour le critère d’évaluation composite principal, indiquant une différence ajustée du placebo de 47 % (P<0,001) entre les patients traités avec élafibranor 80 mg (51 %) et les patients sous placebo (4 %) ayant eu une réponse biochimique. Dans l’étude, la réponse biochimique est définie par un taux d’alcaline phosphatase (ALP) < 1,67 x Upper Limit of Normal (ULN) et de bilirubine totale (TB) ≤ ULN avec une réduction de l’ALP ≥ 15 % à la semaine 52. L’ALP et la bilirubine constituent d’importants facteurs de prédiction de la progression de la PBC. Leur diminution peut présager une réduction des lésions hépatiques liées à la cholestase et une amélioration de la fonction hépatique.

Seuls les patients traités avec élafibranor ont obtenu une normalisation du taux de ALP (limite supérieure de la normale 104 U/L chez les femmes et 129 U/L chez les hommes) à la semaine 52 (15 % vs 0 % placebo, P=0,002), un critère d’évaluation secondaire de l’étude. L’effet biochimique significatif d’élafibranor mesuré par une réduction du taux d’ALP a été confirmé par des données démontrant que les réductions des taux d’ALP par rapport à la situation de référence ont été rapides, observées dès la semaine 4 dans le groupe élafibranor et se sont maintenues jusqu’à la semaine 52, avec une réduction de l’ALP de 41 % avec élafibranor par rapport au placebo.

« Pour la prise en charge de la PBC, notre principal objectif est de contrôler efficacement la progression de la maladie qui peut provoquer une insuffisance hépatique. Les résultats de l’étude ELATIVE® fournissent des preuves convaincantes du potentiel d’élafibranor à atteindre cet objectif, le traitement ayant des effets bénéfiques très significatifs sur les résultats cliniques, » déclare le Dr Christopher Bowlus, Professeur de gastroentérologie et d’hépatologie, Université de California Davis (États-Unis). « De plus, nos patients doivent être soulagés de la charge d’un symptôme majeur de la PBC, en particulier ceux présentant des démangeaisons (prurit) modérées à sévères. Les données de l’étude ELATIVE® démontrent la possibilité d’amélioration du prurit chez les patients traités avec élafibranor par rapport à ceux sous placebo. L’ensemble de ces données semblent indiquer qu’élafibranor pourrait offrir une nouvelle opportunité de prise en charge de la PBC. »

L’étude ELATIVE® a étudié l’effet du traitement par élafibranor sur le prurit (démangeaisons sévères) au moyen de trois outils de mesure séparés renseignés par les patients. En ce qui concerne le critère d’évaluation secondaire mesuré au moyen du score WI (Worst Itch) NRS pour la PBC, la réduction du prurit observée par rapport au placebo n’était pas statistiquement significative, (LS mean, –1,93 versus –1,15 ; différence, –0,78 ; IC 95 %, –1,99 à 0,42 ; P=0,20). Deux autres mesures de résultats secondaires effectuées par le patient ont été utilisées pour évaluer les démangeaisons et des réductions plus importantes du prurit ont été observées avec élafibranor par rapport au placebo à la semaine 52, selon le domaine Démangeaisons du questionnaire sur la qualité de vie PBC-40, (différence LS mean -2.3 ; IC 95 %, -4,0 à -0,7) et le score total sur l’échelle 5-D Itch (différence LS mean, -3,0 ; IC 95 %, -5,5 à -0,5).

« Ces données semblent indiquer qu’élafibranor, comme traitement efficace de deuxième ligne, pourrait devenir un traitement innovant répondant aux besoins insatisfaits, » déclare Christelle Huguet, Vice-Présidente exécutive et directrice de la Recherche et du Développement, Ipsen. « Ces données issues de l’étude ELATIVE® nous aident à mieux comprendre comment améliorer efficacement la prise en charge de la progression de la maladie et la charge des symptômes dont souffrent encore de nombreux patients atteints de PBC. Nous sommes extrêmement reconnaissants envers les patients, leurs familles et aidants sans l’engagement desquels il nous aurait été impossible d’étudier le potentiel de nouveaux traitements innovants. Nous tenons également à remercier chaleureusement les investigateurs de l’étude qui nous ont soutenus et apporté leur expertise pour la conception et la réalisation de cette étude. »

La PBC est une maladie hépatique cholestatique auto-immune rare qui affecte les femmes dans 90 % des cas. Une accumulation de bile et de toxines (cholestase) et une inflammation chronique entraînent une fibrose irréversible (cicatrices) du foie et la destruction des canaux biliaires. Cette maladie chronique peut s’aggraver en l’absence de traitement efficace, conduisant à une transplantation hépatique et dans certains cas, à un décès prématuré. La PBC a un impact sur la vie quotidienne des patients du fait de ses symptômes invalidants dont les plus courants sont le prurit et la fatigue. Il n’existe actuellement aucun traitement homologué permettant une prise en charge efficace de la progression de la maladie et des symptômes invalidants.

« Pour de nombreux patients, vivre avec la PBC est difficile. La crainte de la progression de la maladie est une épée de Damoclès. Il faut gérer au mieux le poids des symptômes au quotidien, certains symptômes pouvant être parfois tellement invalidants que vous n’avez plus d’énergie pour penser au lendemain, » explique Mme Christie, Responsable des services aux patients, PBC Foundation, Royaume-Uni. « Étant moi-même atteinte de PBC, je sais qu’il est indispensable pour les cliniciens, les autres patients et les familles de comprendre la maladie et l’impact que peut avoir sur la vie d’une personne le fait de devoir accepter de vivre avec une maladie incurable. L’impact peut être colossal. Il est donc vital pour beaucoup d’aspects de nos vies d’avoir accès à des connaissances, des soins et des médicaments efficaces lorsque nous rencontrons nos médecins. »

Elafibranor a été bien toléré durant l’étude ELATIVE®. Le pourcentage de patients présentant des événements indésirables, des événements indésirables liés au traitement, des événements indésirables sévères ou graves ou des événements indésirables conduisant à l’arrêt du traitement a été similaire dans le groupe de traitement et le groupe placebo. Les événements indésirables concernant plus de 10 % des patients et observés plus fréquemment avec élafibranor qu’avec le placebo ont été les douleurs abdominales, la diarrhée, les nausées et les vomissements. Elafibranor présente un profil de tolérance bien documenté sur une large population de patients et cohérent avec les données de tolérance cumulées obtenues dans le cadre des précédentes études sur élafibranor pour d’autres indications, notamment la NASH.

Les données de l’étude ELATIVE® ont été utilisées pour étayer les demandes d’approbation pour élafibranor comme traitement de la PBC auprès des autorités réglementaires du monde entier.

Source et visuel : Ipsen / Genfit