Le groupe Pierre Fabre annonce une suppression de 551 postes d’ici 2016

Le groupe pharmaceutique Pierre Fabre a annoncé mardi un nouveau plan stratégique baptisé Trajectoire 2018. Ce plan prévoit une transformation de sa branche Pharmaceutique aujourd’hui « très fragilisée sous le double effet d’une R&D insuffisamment productive et d’une perte importante d’activité en France », qui devrait se traduire notamment par une réduction de 551 postes d’ici 2016.

Le plan annoncé mardi prend ainsi acte des résultats contrastés des deux branches d’activités du groupe. « Alors que la branche Dermo‐cosmétique qui représente 55% du chiffre d’affaires, évolue dans une dynamique de croissance soutenue et contribue à l’essentiel des résultats du Groupe, la branche Pharmaceutique est aujourd’hui très fragilisée sous le double effet d’une R&D (Recherche et Développement) insuffisamment productive et d’une perte importante d’activité en France consécutive à la forte pression réglementaire exercée sur l’industrie du médicament (déremboursement de médicaments matures, baisses de prix, montée en puissance rapide des génériques, etc.) », indique le laboratoire dans un communiqué. Depuis 2009, le chiffre d’affaires réalisé par la branche Pharmaceutique en France dans le médicament éthique (hors oncologie) a diminué de 100 millions d’euros.

Une réduction des effectifs de la R&D
Le plan comprend ainsi un projet de transformation de fond des activités de R&D dans le Médicament éthique et le Consumer Healthcare ainsi que des activités de promotion médicale et commerciale en France de la branche Pharmaceutique. Il vise à recentrer les ressources sur « des aires thérapeutiques mieux ciblées présentant des profils de retour sur investissement complémentaires » : l’oncologie (en priorité à partir de plateformes biotechnologiques), la neuropsychiatrie et la dermatologie. Ce recentrage sera conduit par une nouvelle organisation structurée autour de trois unités d’innovation (oncologie, neuropsychiatrie, dermatologie) s’appuyant sur trois plateformes d’expertise transverses (nouvelles entités biotechnologiques, nouvelles entités chimiques, développement clinique). Cette nouvelle organisation plus resserrée sera focalisée sur la création de valeur médico‐économique, l’avancement des projets et l’efficience opérationnelle. Par ailleurs, une 4ème unité d’innovation se consacrera au Consumer Healthcare qui requiert un rythme très rapide de développement de nouveaux produits.
Selon le groupe, la mise en oeuvre de ce projet entrainerait « une réduction des effectifs de la R&D qui resteraient cependant concentrés sur Midi‐Pyrénées (Toulouse‐Oncopole, Castres, Gaillac) et la Haute‐Savoie (Saint‐Julien‐en‐Genevois). Le nombre de postes passerait de 948 à 653 d’ici 2016, se traduisant par un solde négatif en effectifs de ‐272 personnes (dont 255 en France) en tenant compte des vacances et des créations de postes ».

« Adapter la taille des réseaux à la réalité du portefeuille produits « 
Quant au projet de redéploiement des réseaux de commercialisation en France, il prévoit « le maintien de l’activité de promotion médicale auprès des médecins généralistes, des médecins spécialistes et des pharmaciens d’officine, afin de continuer à soutenir les produits existants et en accueillir de nouveaux si des projets d’acquisition ou de partenariat devaient se concrétiser », indique le groupe. « La branche Pharmaceutique n’est cependant plus en mesure, compte tenu du poids de ses réseaux de visite médicale, d’absorber l’impact en marge brute des mesures réglementaires qui ont entrainé une baisse de 100 millions d’euros de son chiffre d’affaires en France depuis 2009 », poursuit-il.  Le groupe souhaite ainsi « adapter la taille des réseaux à la réalité du portefeuille produits tout en réorientant en partie l’investissement vers le pharmacien et le patient ».
Ce projet entrainerait une réduction du nombre de postes dans les réseaux (et supports associés) de 928 à 547 d’ici 2016, se traduisant par un solde négatif en effectifs de ‐279 personnes en tenant compte des vacances et des créations de postes.

Les Laboratoires Pierre Fabre précisent qu' »un premier objectif sera de limiter au maximum les départs contraints par l’accès à des dispositifs incitatifs à la mobilité interne et externe, ainsi qu’aux reconversions professionnelles. Un second objectif sera de compenser les emplois supprimés en R&D par des offres de reclassement au sein des activités de croissance du Groupe, en priorité dans son bassin historique de Midi‐Pyrénées ». Par ailleurs, « un effort significatif et prolongé de formation sera mené pour accompagner les évolutions professionnelles. Un troisième objectif sera de préserver le niveau global des effectifs du Groupe dans le Tarn. Par ailleurs, une mission de revitalisation économique des territoires ciblant le Tarn, la Haute‐Garonne et la Corrèze sera créée ».

« Je mesure pleinement l’importance de la période que notre « Maison » s’apprête à vivre. En ces moments difficiles et exigeants pour tous, nous aurons à coeur d’accompagner chaque collaborateur impacté pour lui permettre de rebondir dans un nouveau projet professionnel », a déclaré Bertrand Parmentier, Directeur Général de Pierre Fabre SA ajoutant que « Pierre Fabre continuera à mener toutes ses activités de recherche et de fabrication en France, notamment dans le Sud‐Ouest et tout particulièrement dans le Tarn qui est depuis toujours et restera notre territoire d’ancrage ».

Source : Pierre Fabre