Le nombre de pharmaciens en hausse significative

Selon le recensement annuel des pharmaciens au 1er janvier 2013, 73892 pharmaciens étaient inscrits à l’Ordre en 2012. Pour la première fois depuis 2009, le nombre d’inscrits à l’Ordre augmente par rapport à l’année précédente. Au 1er janvier 2013, on compte 767 pharmaciens de plus par rapport au 1er janvier 2012. Leur nombre dans l’industrie se stabilise avec une légère hausse de 2,1%. Celui de la distribution en gros connait une hausse assez importante de +4%.

Selon l’Ordre, deux raisons expliquent ce phénomène de hausse : le retardement du départ en retraite (-29% en nombre par rapport à 2011). Le taux de radiation (rapport entre le nombre de radiés et le nombre d’inscrits par tranche d’âge) montre l’ampleur des sorties du tableau. Ce taux de radiation des plus de 66 ans chute de plus de 5% pour les tranches d’âge concernées.

Le relèvement du numerus clausus, de 2 600 en 2005 à 2 790 en 2006 (les études de pharmacie durant a minima 6 années, on se base sur le numerus clausus des années d’entrée dans les études).

 Mais un effectif vieillissant…

Le vieillissement des pharmaciens continue. L’âge moyen des pharmaciens est de 46,4 ans au 1er janvier 2013 (46,1 au 1er janvier 2012). L’âge moyen des titulaires d’officine et des biologistes dépasse 49 ans. Un pharmacien titulaire d’officine sur trois a plus de 55 ans.

« L’évaporation » des jeunes diplômés (c’est-à-dire le pourcentage de pharmaciens ayant obtenu leur diplôme et ne s’inscrivant pas à l’Ordre) est de 25% en 2012.  Situation aggravée par le départ de jeunes pharmaciens au bout d’un, deux ou trois ans d’inscription. 4% de jeunes pharmaciens choisissent en 2011 de quitter l’exercice un an après (2% en 2008).

Situation à nouveau aggravée si l’on considère dans l’officine l’explosion du nombre de contrats à temps partiel et du nombre de pharmaciens adjoints intérimaires (4 055 pharmaciens, en augmentation de 18% par rapport à l’année dernière).

Les modes d’exercice et les restructurations

L’exercice libéral attire toujours, mais de manière différente : les pharmaciens libéraux préfèrent désormais clairement l’exercice en association.

Pour les officines : plus de la moitié (56 %) des titulaires exercent en association et la société d’exercice libéral est la forme de société la plus choisie. 39% de ces SEL comptent au moins deux sources de capital. Phénomène qui devrait s’amplifier plus encore suite à la publication le 6 juin 2013 du nouveau décret relatif à l’exploitation des officines sous forme de sociétés d’exercice libéral (SEL) et de Sociétés de participations financières de professions libérales (SPF-PL).

Pour les laboratoires de biologie médicale : Le nombre de laboratoires exploités en SEL continue son ascension : c’est désormais le cas pour 91% d’entre eux.

Le nombre d’officines diminue à nouveau en 2012.

Au cours de l’année, on enregistre 103 fermetures définitives d’officines (- 0,6%). Sur les 5 dernières années, on dénombre environ 500 fermetures.

Au 1er janvier 2013, on compte 21 939 officines en métropole et 626 en départements d’Outre-mer (soit un total global de 22 706). Plus d’un tiers sont situées dans des communes de moins de 5 000 habitants.

On compte une pharmacie d’officine pour 2 900 habitants. » Si ce nombre est supérieur au ratio constaté dans d’autres pays européens, on doit aussi prendre en compte le nombre de pharmacies par kilomètres carrés à l’échelle de l’Ouest de l’Europe. Or, la France, du fait de son vaste territoire, connaît une densité pharmaceutique (33,83 officines par 1 000 Km²) en retrait par rapport à ses voisins », souligne l’ordre.

Contrairement aux idées reçues, certains arrondissements de Paris dépassent le seuil de 2 900 habitants par pharmacie : le 19ème arrondissement = 4 240 habitants par pharmacie et le 20ème = 3 400 habitants par pharmacie. En moyenne, on compte 2 266 habitants par pharmacie à Paris.

Sur la mobilité géographique, la totalité des 241 transferts d’officine s’est effectuée à l’intérieur de la commune d’implantation (aucun transfert intercommunal) ; ils ne contribuent donc pas à la rationalisation géographique du réseau dans les territoires.

Biologie

La réforme de biologie a également accéléré les concentrations. On compte 6,4 sites par laboratoire (5,9 au 1er janvier 2012). Les départements et collectivités d’outremer connaissent des tendances structurelles comparables à la métropole mais conservent des spécificités et un dynamisme lié à leur croissance démographique.

Les pharmaciens et les diplômes étrangers

Les pharmaciens étrangers représentent 1,6% des pharmaciens (1 179 pharmaciens, +0,11% en un an). Ces pharmaciens étrangers ont pour 416 d’entre eux un diplôme étranger, pour les autres, un diplôme français.

516 pharmaciens français inscrits à l’Ordre ont un diplôme étranger : en plus grand nombre, il s’agit de diplômes belges, puis algériens, puis italiens.

Les tendances par métier

PHARMACIENS BIOLOGISTES (SECTION G) : La baisse des effectifs constatée depuis 2009 continue en 2012 (-1% par rapport à 2011). La réforme de la biologie médicale a accéléré les évolutions dans les structures, publiques ou privées.

PHARMACIENS DE L’INDUSTRIE (SECTION B) : Le nombre de pharmaciens dans l’industrie est stabilisé (légère hausse de 2,1%). Les pharmaciens de l’industrie restent logiquement très concentrés sur le territoire, là où se trouvent les industries.

PHARMACIENS DE LA DISTRIBUTION (SECTION C) : En 2012, du fait de nouvelles structures (+2,2%), le nombre de pharmaciens de la distribution en gros connaît une hausse assez importante (1 345 pharmaciens contre 1 294 en 2011 soient +4%).

PHARMACIENS D’OFFICINE

Pharmaciens titulaires (SECTION A) : Le nombre de pharmaciens titulaires d’officine enregistre une nouvelle baisse modérée (-0,6%). L’exercice libéral conserve pour l’instant son attractivité.

Pharmaciens adjoints (SECTION D) : Les effectifs des pharmaciens adjoints en officine connaissent un regain en 2012 (+2,3% par rapport à 2011). Cette reprise est essentiellement due aux officines libérales (2,4%) au sein desquelles le nombre de pharmaciens d’officine intérimaires connaît une forte augmentation à 18,7% alors que les pharmacies mutualistes et des CANSSM continuent de voir leurs effectifs baisser (-5,5%).

PHARMACIENS DES ETABLISSEMENTS DE SANTE (SECTION H) : La hausse des effectifs se poursuit dans cette section aussi bien pour les inscrits (+4,4% à 6 046) dans les établissements publics que privés. Le nombre de PUI diminue légèrement tandis que les groupements de coopérations sanitaires progressent légèrement.

PHARMACIENS DE L’OUTRE-MER (SECTION E) : En 2012, la croissance globale des effectifs se poursuit principalement grâce aux pharmaciens d’officine (+1% de titulaires et +9% pour les pharmaciens adjoints). Le dynamisme des établissements de santé est moindre cette année (+2%) mais les distributeurs en gros progressent (+10%).

Consulter le Panorama complet sur le site de l’Ordre national des pharmaciens