Médicaments : l’UFC-Que Choisir dénonce les dangers de la surprescription chez les patients âgés

Dans son numéro de février, l’UFC-Que Choisir publie les résultats d’une analyse de près de 350 ordonnances de personnes âgées. Dénonçant les dangers de la surprescription, l’association réclame que la « déprescription » soit incluse dans les critères de rémunération à la performance des médecins, et que la Haute Autorité de Santé (HAS) fasse de ce sujet une priorité de travail.

Dans son enquête, l’UFC-Que Choisir a analysé 347 ordonnances de personnes âgées de plus de 75 ans et polymédicamentées (au moins 5 lignes de prescription). Selon l’association, les ordonnances étudiées comportaient 8,6 médicaments en moyenne, avec un maximum de 21 produits pour une seule personne.

Les ordonnances collectées ont été confrontées à la liste du Dr Laroche, qui définit les médicaments potentiellement inappropriés pour les personnes âgées. « Et les résultats sont alarmants, puisque 40 % d’entre elles contiennent un médicament déconseillé aux personnes âgées « , s’inquiète l’association dans un communiqué.

L’UFC-Que Choisir rappelle ainsi qu’en vieillissant, « l’organisme devient de moins en moins apte à éliminer les substances absorbées. Les médicaments restent donc en plus grande quantité et plus longtemps dans un organisme âgé ». « En outre, les effets indésirables liés à la prise d’un médicament sont souvent plus graves pour les personnes âgées, plus fragiles », poursuit-elle.

Par ailleurs, l’association souligne le coût de la surprescription pour le système de sécurité sociale. « Les dépenses de médicaments ont atteint en France 33,5 milliards d’euros en 2013, à près de 90 % pour des médicaments remboursables par l’assurance maladie. Notre pays demeure un gros consommateur, avec une consommation par habitant 22 % supérieure à la moyenne des grands pays européens. Il est indispensable que les professionnels de santé prennent conscience du coût sanitaire et économique de cette situation, et commencent enfin à « déprescrire » », estime l’association.

Ainsi, l’UFC – Que Choisir appelle les pouvoirs publics  à inscrire la « déprescription » pour les personnes âgées dans les indicateurs de rémunération à la performance des médecins. Elle souhaite également que la Haute Autorité de Santé (HAS) se saisisse de ce sujet majeur pour en faire « une priorité de travail pour les années à venir ».

Source : UFC-Que Choisir ; n°91 de février 2015 de Que Choisir Santé