Nosopharm signe un partenariat avec INRAE et l’Université de Montpellier pour développer de nouveaux anti-infectieux

Nosopharm signe un partenariat avec INRAE et l’Université de Montpellier pour développer de nouveaux anti-infectieuxNosopharm, entreprise innovante dédiée à la recherche et au développement de nouveaux médicaments anti-infectieux, a annoncé avoir signé un accord de collaboration avec le laboratoire DGIMI (UMR1333 : Diversité, Génomes & Interactions Microorganismes Insectes), entité sous la tutelle d’INRAE et de l’Université de Montpellier. Cette collaboration vise à produire des chimiothèques de nouvelles molécules bioactives qui alimenteront les criblages anti-infectieux de Nosopharm pour lutter contre la résistance aux antibiotiques. Cette nouvelle collaboration entre Nosopharm, l’INRAE et l’Université de Montpellier est soutenue financièrement par le plan France Relance.

La stratégie de recherche conçue par Nosopharm et le laboratoire DGIMI a pour but d’accéder à l’ensemble des métabolites spécialisés bioactifs produits par les genres bactériens Photorhabdus et Xenorhabdus, ainsi que les genres bactériens qui leur sont fréquemment associés (microbiote des nématodes entomopathogènes), indépendamment de leur activité biologique. Ils seront regroupés en bibliothèques compatibles avec des criblages en activité biologique pour identifier des applications potentielles en santé humaine, animale et végétale.

La production de métabolites spécialisés microbiens bioactifs est associée à la présence de Clusters de Gènes de Biosynthèse (CGB) dans les génomes des micro-organismes. Alors que de très nombreux CGB ont été identifiés chez certaines espèces bactériennes, les structures chimiques et les activités biologiques des métabolites associés à ces CGB restent bien souvent inconnus, en particulier chez Photorhabdus et Xenorhabdus. L’identification complète du tryptique CGB – structure chimique – bioactivité est souvent l’obstacle principal à la pleine exploitation du potentiel de Photorhabdus et Xenorhabdus.

« Nous sommes ravis de collaborer avec le laboratoire DGIMI et ses équipes. Grâce à ce partenariat, nous allons pouvoir renforcer notre expertise unique dans l’exploitation pharmacologique des genres bactériens Photorhabdus et Xenorhabdus, des bactéries exploitées uniquement par Nosopharm. Notre objectif est de découvrir de nouvelles molécules anti-infectieuses innovantes avec de nouveaux modes d’action afin de continuer à trouver des solutions dans la lutte permanente contre la résistance aux antibiotiques », explique Philippe Villain-Guillot, co-fondateur et président du directoire de Nosopharm.

« Grâce à cette collaboration, nous pouvons pleinement valoriser notre collection originale de micro-organismes pour faciliter la découverte de nouvelles molécules anti-infectieuses, dans un contexte mondial d’augmentation des décès liées à la résistance aux antibiotiques, mais aussi étudier en recherche fondamentale le rôle de ces molécules dans notre modèle d’interaction tripartite, bactéries, nématodes et insectes », ajoute Alain Givaudan, directeur de recherche au sein du laboratoire DGIMI.

« La découverte de nouvelles molécules et de leurs activités biologiques est fondamentale dans la compréhension des interactions des micro-organismes entre eux et avec leurs hôtes. Cette thématique est au cœur de nos enseignements à l’Université de Montpellier, et la collaboration avec Nosopharm permettra des interactions fructueuses entre l’industrie des biotechnologies et le vivier de nos étudiants. L’exploitation des ressources en nouvelles molécules naturelles issues de notre environnement se propose de dévoiler son potentiel face au problème croissant de l’antibiorésistance, un défi pour les générations futures », indique Alyssa Carré-Mlouka, Maitre de Conférences à l’Université de Montpellier, rattachée au laboratoire DGIMI.

Cette collaboration associe l’expertise du laboratoire DGIMI en génomique et en génétique moléculaire des bactéries des genres Photorhabdus et Xenorhabdus à l’expertise de Nosopharm en production de métabolites spécialisés bioactifs de ces mêmes genres. Les partenaires prévoient d’obtenir tout d’abord une preuve de concept de faisabilité technologique en ingénierie génétique. Ils envisagent ensuite d’optimiser les rendements des nouveaux procédés et enfin de mettre en place dans les 12 à 18 mois à venir un laboratoire commun dédié à l’écologie chimique de Photorhabdus et Xenorhabdus.

Ces nouvelles chimiothèques pourront également être mise à disposition de sociétés et organismes de recherche tiers pour des campagnes de criblage de nouvelles molécules d’intérêt pharmaceutique et biotechnologique. En effet, les petites molécules constituent une part importante de l’innovation thérapeutique. Sur les 63 produits thérapeutiques approuvés par la FDA en 2021, 36 étaient des petites molécules, soit 57% (source : FDA). Les laboratoires biopharmaceutiques ont donc des besoins importants en découverte de nouvelles petites molécules bioactives innovantes pour alimenter leurs portefeuilles de produits en développement.

La collaboration entre Nosopharm et INRAE a démarré dès la création de l’entreprise en 2009. Elle a donné lieu à la découverte de trois nouvelles familles antimicrobiennes qui ont fait l’objet du dépôt de trois demandes de brevet. Le brevet portant sur la famille des Odilorhabdines a été délivré en Europe, aux Etats-Unis, au Japon et en Chine. La collaboration a également produit cinq articles publiés dans des journaux scientifiques à comité de lecture.

La résistance croissante des bactéries pathogènes aux antibiotiques est une menace pour la santé publique globale. Une analyse publiée dans le journal The Lancet en janvier 2022 estime à 4,95 millions le nombre de personnes décédées de maladies liées à la résistance aux antibiotiques dans le monde en 2019, dont 1,27 million de décès qui étaient le résultat direct de résistances antimicrobiennes. Les infections causées par les bactéries résistantes aux antibiotiques font partie des causes principales de décès tous âges confondus, devant le SIDA et le paludisme.

Nosopharm développe une nouvelle classe d’antibiotiques, les Odilhorhabdines, qui inhibent le ribosome bactérien avec un nouveau mécanisme d’action. NOSO-502, le premier candidat clinique de cette nouvelle famille, est destiné à traiter les infections nosocomiales causées par les Enterobacteriaceae, y compris les Enterobacteriaceae résistantes aux polymyxines et aux carbapénèmes (CRE). Les CRE ont été classées comme une cible de recherche et développement avec une priorité critique par l’OMS en 2017.

Source et visuel : Nosopharm