Pierre Fabre : « le groupe français est tiré d’affaire », selon Jean-Pierre Garnier

Ce matin Les Echos consacrent une interview au président du directoire de Pierre Fabre, Jean-Pierre Garnier, soixante-deux ans. « Appelé à la rescousse il y a un an et demi » pour redresser le groupe, l’ancien PDG de GlaxoSmithKline estime que  « Pierre Fabre est sauvé » et entend maintenant « transformer le groupe » notamment en renforçant ses activités dans les biotechnologies.

« Aujourd’hui, l’ensemble des collaborateurs respecte une stricte discipline budgétaire, et le risque financier est écarté », estime Jean-Pierre Garnier dans les colonnes des Echos. Alors qu’en 2008, le groupe était très endetté, « les dépenses de recherche ont été ramenées à 25-30 % des ventes, ce qui reste supérieur à la moyenne de l’industrie, estimée autour de 17 % ».

Ainsi, 40 projets sur plusieurs centaines au total, dans différents domaines thérapeutiques ont été arrêtés  afin de réduire les coûts fixes. « Certains projets ont été arrêtés dans le domaine cardio-vasculaire. Rien n’a été abandonné en cancérologie, notre priorité en matière d’innovation », précise-t-il. L’affectation des dépenses de promotion a été également revue : « certains médicaments ont été mis en veilleuse, alors que les plus porteurs voient leur promotion renforcée. C’est le cas du Structum, contre l’arthrose, et du Velmetia, dans le traitement du diabète ».

« Le chiffre d’affaires a atteint 1,8 milliard d’euros, après 1,75 milliard en 2008. Et le « cash-flow », qui était négatif en 2007, est devenu positif de 150 millions d’euros en 2009. En deux ans, depuis mon arrivée, la marge opérationnelle récurrente a augmenté de 350 % et les profits nets ont été multipliés par quinze », souligne Jean-Pierre Garnier qui estime que « financièrement, l’entreprise est sortie d’affaire ». « Ma mission, maintenant, c’est de transformer le groupe. Là, il y a encore beaucoup de travail », affirme-t-il.

Parmi les pistes de croissance, un accord de licence avec l’université de Bordeaux sur un traitement de l’hémangiome infantile, une tumeur vasculaire fréquente chez les nourrissons. , actuellement en phase III d’essais cliniques et dont le groupe pourrait déposer un dossier d’autorisation de mise sur le marché à la fin de l’année prochaine pour un lancement mondial en 2012.

Le quotidien rappelle que le deuxième laboratoire pharmaceutique indépendant français se renforce par ailleurs dans les biotechnologies. Le groupe va inaugurer demain, en présence de la ministre de l’Economie, une extension de son centre de Saint-Julien-en-Genevois (Haute-Savoie). Un investissement de 15,5 millions d’euros afin d’augmenter sa production d’anticorps monoclonaux, des molécules biologiques utilisées dans la lutte contre le cancer. Le groupe veut également accroître la productivité de sa recherche, notamment en nouant des partenariats avec d’autres laboratoires.

Source : www.lesechos.fr