Pierre Fabre et Scorpion Therapeutics vont co-développer un traitement dans le cancer du poumon non à petites cellules

Scorpion Therapeutics et Pierre Fabre ont annoncé la conclusion d’un contrat de collaboration et de licence exclusif pour le co-développement de STX-721 et STX-241, deux candidats de la franchise de Scorpion portant sur des inhibiteurs de nouvelle génération hautement sélectifs du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) muté pour le traitement du cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC).

Découverts par Scorpion, STX-721 et STX-241 sont susceptibles d’être les meilleurs inhibiteurs de leur catégorie pour les mutations de l’EGFR et  pourront constituer une option extrêmement intéressante pour répondre à un besoin médical naissant et non satisfait dans le CPNPC. En vertu de cet accord, Scorpion dirigera le développement clinique de STX-721, tandis que Pierre Fabre dirigera celui de STX-241. Scorpion conservera les droits de commercialisation de STX-721 et STX-241 aux États-Unis, au Canada et au Japon. Pierre Fabre sera responsable des activités de commercialisation dans l’ensemble des autres territoires, principalement en Europe et en Chine.

« Notre mission consiste à développer la prochaine génération de thérapies transformatrices et d’en faire bénéficier les patients du monde entier », a déclaré Axel Hoos, docteur en médecine et PDG de Scorpion. « Pierre Fabre est le partenaire idéal pour accélérer cette vision : c’est une société pharmaceutique internationale qui jouit d’une solide présence clinique et commerciale en Europe et en Asie, et qui a mené des partenariats fructueux avec des entreprises de biotechnologie pour développer des anticancéreux innovants et permettre aux patients d’y avoir accès. Ce partenariat devrait contribuer à élargir la portée de nos programmes ciblant l’EGFR, et nous permettre d’aider les patients qui ont un besoin urgent de ces traitements, y compris sur des marchés tels que la Chine, où près de 50 % de tous les cas de CPNPC sont susceptibles de présenter une mutation de l’EGFR à l’horizon 20301.

« Nous sommes ravis d’entamer cette collaboration avec Scorpion pour le co-développement de STX-721 et STX-241, que nous sommes impatients d’ajouter à notre portefeuille en oncologie. Pierre Fabre développe et commercialise des traitements anticancéreux depuis près de 40 ans. Nous avons récemment concentré nos efforts de R&D sur les thérapies ciblées, et ce partenariat avec Scorpion incarne cette démarche stratégique », a déclaré Éric Ducournau, Directeur général de Pierre Fabre.

Le CPNPC est le sous-type de cancer du poumon le plus répandu et plusieurs mutations de l’EGFR constituent les causes les plus fréquentes du CPNPC, survenant dans environ 14 à 38 % des tumeurs, selon la zone géographique2, 3, 4. La franchise de Scorpion portant sur des inhibiteurs de nouvelle génération hautement sélectifs de l’EGFR muté est conçue pour traiter plusieurs de ces mutations activatrices. STX-721 cible les mutations de l’insertion de l’exon 20 de l’EGFR et STX-241 cible les mutations de la délétion de l’exon 19 avec la mutation concomitante C797S, un mécanisme de résistance connu aux inhibiteurs de l’EGFR de troisième génération.

Dans le CPNPC dû à des mutations de l’insertion de l’exon 20 de l’EGFR, des toxicités associées à l’inhibition de l’EGFR de type sauvage dans les tissus sains, tels que la peau et le tractus gastro-intestinal, surviennent fréquemment pendant le traitement. Ces toxicités peuvent nécessiter la réduction ou l’interruption des doses, ce qui peut réduire l’efficacité globale du traitement. STX-721 et STX-241 ont été conçus en vue de maximiser la sélectivité pour la forme mutée de l’enzyme et pour éviter l’inhibition de l’EGFR de type sauvage dans les tissus sains, afin de réduire la survenue de ces toxicités.

Jusqu’à 12,5 % des patients atteints d’un CPNPC dû à des mutations de l’exon 19 ou 21 et qui sont traités par des inhibiteurs covalents de l’EGFR en traitement de première intention développent des mutations de résistance secondaires C797S5. Il n’existe actuellement aucune option thérapeutique approuvée destinée au nombre significatif de patients qui développent un CPNPC présentant une « double mutation » de l’EGFR, ce qui crée un important besoin médical non satisfait et croissant.

Ensemble, les inhibiteurs nouvelle génération de l’EGFR de Scorpion seraient en mesure de traiter plus de 90 % des mutations activatrices dans le CPNPC avec mutation de l’EGFR, ce qui pourrait améliorer les résultats cliniques de milliers de patients à travers le monde.

« Selon leurs données précliniques, nous avons conclu que STX-721 et STX-241 sont susceptibles de présenter un profil de meilleurs produits de leur catégorie. En outre, ce partenariat permettra d’accroître considérablement nos efforts dans le domaine de l’oncologie de précision, nous permettant ainsi de mieux soutenir les soins et le traitement de milliers de personnes à travers le monde », a ajouté Francesco Hofmann, directeur de la Recherche et du Développement de Pierre Fabre Medical Care.

Sous réserve des conditions du contrat, Scorpion recevra un montant combiné de 65 millions de dollars en paiement initial et pour la réalisation d’étapes attendues à court terme, et pourra recevoir jusqu’à 553 millions de dollars en paiements d’étapes potentielles. En outre, Pierre Fabre versera à Scorpion un pourcentage de redevances progressives pour chaque produit sous licence, dans une fourchette moyenne de un à deux chiffres, sur les ventes nettes annuelles de chaque produit sous licence dans les territoires, à l’exception des États-Unis, du Canada et du Japon. Scorpion versera à Pierre Fabre un pourcentage de redevances progressives pour chaque produit sous licence, dans une fourchette basse de un à deux chiffres sur les ventes nettes annuelles de chaque produit sous licence aux États-Unis. Les deux sociétés partageront les coûts de développement globaux conformément à un accord de partage des coûts prédéfini.

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1 SEER*Explorer ; OMS Cancer Today, consultés en mars 2022
2The Prevalence of EGFR Mutation in Patients with Non-Small Cell Lung Cancer, Oncotarget, octobre 2016
3 EGFR Mutation Incidence in Non-Small Cell Lung Cancer, J Cancer Res., août 2015
4 Molecular Epidemiology of EGFR Mutations in Asian Patients, PLoS ONE, novembre 2015
5 Ramalingam S. (6-9 août 2022). Real-World Landscape of EGFR C797X Mutation as a Resistance Mechanism to Osimertinib in NSCLC. [Présentation orale]. Conférence mondiale sur le cancer du poumon 2022, Vienne, Autriche.

Source : Pierre Fabre