Syndrome post-covid : premiers résultats de la collaboration entre la fondation Fondamental et GeNeuro

Syndrome post-covid : premiers résultats de la collaboration entre la fondation Fondamental et GeNeuroGeNeuro, société développant de nouveaux traitements pour les maladies neurodégénératives et auto-immunes, telles que la sclérose en plaques (SEP), la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et les conséquences neuropsychiatriques sévères du COVID-19 (post-COVID), et la Fondation FondaMental, fondation de coopération scientifique au service des patients atteints de maladie mentale, ont présenté au congrès de la Schizophrenia International Research Society (SIRS) du 6 au 10 avril à Florence, Italie, les premières données résultant de leur collaboration lancée en 2021 dans le contexte du COVID.

Ces résultats ont été présentés lors de la session intitulée « Human Endogenous Retrovirus (HERV) as a Missing Link between Inflammation and Schizophrenia in the Context of Covid » par le Prof. Marion Leboyer (Université Paris-Est-Créteil, Hôpital H. Mondor, Fondation FondaMental, Créteil, France), le Dr. Livia de Picker (Université d’Anvers, Belgique), le Prof. Urs Meyer (Université de Zurich, Suisse) et le Dr. Hervé Perron (GeNeuro), et conclus par le Prof. Robert Yolken (Johns Hopkins University, Baltimore, États-Unis).

Les premiers résultats présentés à Florence portaient sur l’analyse d’échantillons sanguins de 104 patients hospitalisés pour des troubles psychiatriques, soit inauguraux, soit hospitalisés pour rechute, entre janvier et mars 2021 dans le service de psychiatrie du Prof. Leboyer à l’hôpital H. Mondor à Créteil, et de 63 témoins.

L’objectif de cette analyse était de mesurer le taux d’infections au coronavirus dans une population n’ayant pas déclaré avoir eu d’infections au COVID-19 et de rechercher des liens entre l’infection par le SARS-CoV-2 et la protéine rétrovirale endogène W-ENV. Les analyses ont été effectuées sur la plateforme de l’INSERM « We-Met » à l’Université Paul Sabatier à Toulouse.

Les analyses sérologiques spécifiques du SARS-CoV-2 ont mis en évidence que 82% des patients admis dans le service de psychiatrie avaient été exposés au virus du COVID-19. La détection de la protéine W-ENV s’est révélée positive dans le sérum de 40% des patients étudiés, mais de manière presque exclusive et très significative chez les patients séropositifs pour le SARS-CoV-2 (p<0.01). La présence de la protéine W-ENV dans le sang était aussi fortement corrélée à un taux élevé des cytokines caractéristiques d’une activation de l’inflammation innée comme le TNF-α, l’ IL-1 β ou l’ IL8 (p<0.0001 pour les trois).

« Nous avons à plusieurs reprises, dans des cohortes indépendantes, montré la présence de la protéine W-ENV dans des échantillons sanguins de patients atteints de troubles du spectre psychotique accompagnés d’une inflammation systémique chronique », déclare le Prof. Marion Leboyer, Directrice du département de psychiatrie des Hôpitaux Universitaires Henri Mondor (Université Paris Est Créteil) et Directrice de la Fondation FondaMental. « Les résultats de notre étude chez ces patients hospitalisés en période de pandémie COVID-19 ont révélé qu’ils avaient été majoritairement exposés au SARS-CoV-2. Ces données renforcent l’intérêt d’une approche thérapeutique personnalisée chez les patients positifs au W-ENV contre les syndromes neuropsychiatriques dans le contexte du post-COVID-19».

Des études publiées en 2021 avaient montré que l’expression de W-ENV était déclenchée par le SARS-CoV-2 dans les globules blancs et les tissus d’environ 20% des donneurs sains, suggérant une susceptibilité individuelle. Cette protéine a aussi été détectée dans le sang de patients COVID-19 hospitalisés où la quantité d’expression dans les lymphocytes était associée à la gravité d’évolution de la maladie. La persistance de l’expression de la protéine W-ENV, longtemps après la phase aiguë de la maladie, et son association avec les manifestations immuno–inflammatoires, soutiennent l’hypothèse biologique de son importance dans les syndromes neuropsychiatriques à long terme dont souffrent de nombreux patients post-COVID.

« L’action de la protéine W-ENV sur l’inflammation innée et son action délétère sur les cellules du système nerveux ont été documentées ces 20 dernières années », ajoute le Dr. Hervé Perron, Directeur Scientifique de GeNeuro. « Le post-COVID est caractérisé par des symptômes très divers, et probablement d’origine multifactorielle. Mais la capacité de détecter W-ENV chez des malades post-COVID souffrant de troubles neuropsychiatriques permet de constituer un groupe de patients à la fois important et facilement identifiable, pour lesquels nous pouvons agir rapidement avec l’objectif d’améliorer leur condition par la neutralisation de cette protéine pathogène ».

GeNeuro a développé le temelimab, un anticorps spécifique contre la protéine W-ENV, qui a montré des résultats prometteurs dans les essais de phase II dans la sclérose en plaques contre les marqueurs IRM de la neurodégénérescence. Le temelimab a montré une excellente tolérance et sécurité sur plusieurs centaines de patients traités pendant 2 ans ou plus. GeNeuro se prépare à lancer un essai clinique sur 200 patients atteints de syndromes neuropsychiatriques post-COVID et positifs au W-ENV. Cet essai clinique est cofinancé par l’Office Fédéral de la Santé Publique suisse.

Source et visuel : GeNeuro