Alizé Pharma lance un essai clinique de phase II dans le syndrome de Prader-Willi

Le groupe Alizé Pharma, spécialisé dans le développement de produits biopharmaceutiques pour le traitement de désordres métaboliques et de maladies rares, a annoncé lundi le lancement d’un essai clinique de phase II portant sur son analogue de ghréline non-acylée, AZP-531, chez des patients atteints du syndrome de Prader-Willi.

Il s’agit d’un essai randomisé, en double-aveugle, contre placebo. Il vise à évaluer l’innocuité et les effets de l’AZP-531, après deux semaines de traitement, sur le comportement alimentaire et le poids chez 40 patients souffrant du syndrome de Prader-Willi. Cet essai multicentrique sera mené dans plusieurs pays européens. A ce jour, des centres sont ouverts au recrutement des patients en France et en Espagne. Les résultats sont attendus pour mi-2016.

Le syndrome de Prader-Willi est une maladie métabolique rare, d’origine génétique, caractérisée par une hyperphagie, une prise importante et compulsive de nourriture, et par une obésité sévère. Contrairement à ce que l’on observe dans l’obésité ordinaire et dans le diabète de type 2, le syndrome de Prader-Willi est associé à des niveaux sanguins élevés de ghréline acylée, une hormone qui stimule fortement l’appétit.

En tant qu’analogue de ghréline non acylée, l’AZP-531 devrait améliorer l’hyperphagie en inhibant les effets des taux sanguins élevés de ghréline acylée que l’on trouve chez ces patients. L’AZP-531 devrait également induire une perte de poids et améliorer le contrôle glycémique, un avantage supplémentaire car 25% des adultes souffrant du syndrome de Prader-Willi ont un diabète de type 2.

« Plusieurs études ont mis en évidence une régulation anormale du système ghréline dans le syndrome de Prader-Willi, en parallèle au développement de l’hyperphagie et de l’obésité sévère et précoce chez ces patients. Dans ce cadre, l’AZP-531, un analogue de ghréline non-acylée, pourrait offrir une option thérapeutique innovante en ciblant une importante anomalie endocrinienne de ce syndrome », souligne le Professeur Maïthé Tauber, pédiatre endocrinologue au CHU de Toulouse, coordinatrice du centre de référence sur le syndrome de Prader-Willi en France et investigatrice principale de l’essai.

Il s’agit du quatrième essai lancé par Alizé Pharma sur l’AZP-531. La société a déjà terminé deux essais de phase I chez des volontaires sains et des patients obèses. Les résultats montrent que l’AZP-531 a été bien toléré, avec une amélioration du contrôle glycémique et une perte de poids observées chez les sujets obèses après deux semaines de traitement. Un essai de phase Ib est en cours chez des patients souffrant de diabète de type 2. Les résultats de cet essai, lancé en 2014, sont attendus au cours du second semestre 2015.

« Nous sommes ravis d’annoncer le lancement de cet essai de phase II de l’AZP-531 dans le syndrome de Prader-Willi », ajoute Thierry Abribat, gérant de TAB Consulting, président d’Alizé Pharma. « Nous sommes impatients de fournir des données clé dans un avenir proche sur le potentiel thérapeutique de l’AZP-531, sur la base des deux essais en cours dans le diabète de type 2 et le syndrome de Prader-Willi. »

Source : Alizé Pharma