Cancer du poumon : un vaccin thérapeutique en essai de phase II à l’Institut Gustave Roussy

Le Pr Laurence Zitvogel, cancérologue et chercheur en immunologie à l’Institut Gustave Roussy (IGR, Villejuif) et ses collègues, ont ouvert un essai clinique de phase II, appelé « Dex2 » testant l’efficacité d’un vaccin thérapeutique chez des patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules, avancé, non opérable. Ce vaccin, créé à partir des propres cellules du patient, explore une voie de traitements innovante et prometteuse, l’immunothérapie.

 Il ne s’agit pas d’un vaccin préventif pour éviter de tomber malade, mais d’un vaccin thérapeutique pour traiter les malades en stimulant leurs défenses naturelles afin de stabiliser ou de faire régresser la tumeur. L’essai clinique « Dex2 » est ouvert à l’Institut Gustave Roussy et à l’Institut Curie, il inclura 41 patients au total.

Les équipes du Pr Zitvogel à l’Institut Gustave Roussy et du Dr Amigorena à l’Institut Curie travaillent depuis plusieurs années sur le principe de l’immunothérapie anti-tumorale. Chaque individu possède des défenses naturelles, appelées cellules immunitaires, qui l’aident à combattre les attaques extérieures : virus, bactéries, cellules cancéreuses,… Mais bien souvent, le système immunitaire est « débordé » par la tumeur, qui lui échappe et qui progresse. Des travaux de recherche précédemment menés par les deux équipes ont mis en évidence le rôle immuno-stimulant de petites vésicules appelées « exosomes » contenues dans des cellules immunitaires, les cellules dendritiques. Ces exosomes, transformés en laboratoire, peuvent stimuler les défenses naturelles d’un individu et l’aider à combattre sa tumeur.

Le principe de ce vaccin thérapeutique « Dex2 » consiste donc à prélever des cellules précurseurs de cellules dendritiques (monocytes) en les filtrant à partir du sang du patient, à les transformer en cellules dendritiques pour chaque patient; puis, à partir de ces cellules dendritiques, les chercheurs récupèrent les vésicules « type exosomes » du milieu de ces cultures. Ces exosomes sont mis en contact avec des éléments propres à la tumeur du patient qui s’accrochent à leur surface. Ces exosomes « chargés », capable de déclencher une réponse immunitaire forte, sont ensuite ré-injectés au patient, c’est le vaccin proprement dit. Ce vaccin est préparé pour chaque patient par le Centre de Thérapie Cellulaire, à l’Institut Gustave Roussy, dirigé par le Dr Valérie Lapierre.

Cet essai de phase II fait suite à deux essais de phase I, un mené en France, par l’équipe du Pr Laurence Zitvogel et du Dr Bernard Escudier et l’autre mené aux Etats-Unis. Leurs résultats ont été très encourageants en termes de faisabilité, d’absence de toxicité, de stabilisation de la maladie chez certains patients, et de régression des tumeurs chez d’autres.

Source : Institut Gustave Roussy