Cancer du rein métastatique : une étude sur la préférence des patients entre deux traitements

Le Dr Bernard Escudier, cancérologue spécialiste du rein et de l’immunothérapie à l’Institut Gustave Roussy (IGR) de Villejuif, vient de présenter une étude originale portant sur la préférence des patients, en termes de qualité de vie, entre deux traitements d’efficacité équivalente pour les cancers du rein métastatiques. Les résultats, présentés lors du 48ème congrès de l’ASCO à Chicago, montrent une nette préférence des patients pour le traitement par pazopanib (70% des patients) par rapport au traitement par sunitinib (22 %).

Les résultats rapportés par les patients, notamment sur les effets secondaires de leurs traitements, sont de plus en plus pris en compte par les médecins aux côtés des résultats d’efficacité. Une mauvaise tolérance à un médicament peut parfois conduire à l’interruption voire l’abandon du traitement par le patient.

Dans cette étude, 168 patients atteints de cancer du rein métastatique ont été randomisés (distribués au hasard) entre deux modalités de traitement : 10 semaines de traitement par pazopanib suivies de 2 semaines de repos puis 10 semaines de traitement par sunitinib et vice-versa. L’objectif premier de l’étude était de définir la préférence des patients à 22 semaines de traitement. Les objectifs secondaires étaient : la préférence des médecins, la sécurité, la qualité de vie, le devenir des médicaments dans l’organisme et l’identification de biomarqueurs.

Sur les 168 patients inclus dans l’étude, 126 ont rempli le questionnaire de préférence et 114 questionnaires ont été analysés. 70% des patients ont préféré le traitement par pazopanib, 22% des patients ont préféré le traitement par sunitinib et 8% n’avaient pas de préférence. Avec le traitement par pazopanib, les patients ont reporté une meilleure qualité de vie et une moindre fatigue qu’avec le sunitinib. Concernant les médecins : 60% ont exprimé une préférence pour le pazopanib, 21% pour le sunitinib et 19% n’avaient pas de préférence. Les effets secondaires exprimés étaient déjà connus. Il y a eu moins de diminution de dose et d’interruption de traitement avec le pazopanib qu’avec le sunitinib.

« Cet essai, novateur dans son approche, montre clairement une meilleure tolérance du traitement par pazopanib que par sunitinib », souligne l’Institut dans son communiqué.

1 Patient preference between pazopanib (Paz) and sunitinib (Sun): Results of a randomized double-blind, placebo-controlled, cross-over study in patients with metastatic renal cell carcinoma (mRCC)—PISCES study, NCT 01064310. Résumé # CRA4502.

Source : IGR