Gilead : données de Phase 1 pour le GS-6615 dans le syndrome du QT-3 Long

Gilead Sciences a annoncé des résultats d’un essai clinique de Phase 1 (GS-US-279-0110) portant sur le GS-6615, un inhibiteur sélectif du courant sodique tardif à l’étude, qui montre un raccourcissement de l’intervalle QTc (l’intervalle de temps entre le début de l’onde Q et la fin de l’onde T dans le cycle électrique du cœur) chez des patients atteints du syndrome du QT-3 long (LQT3) .

Le LQT3 est une maladie génétique qui prolonge l’intervalle QTc du cœur et peut entraîner des arythmies cardiaques (rythme cardiaque anormal) mettant la vie en danger. Les résultats de cette étude (Résumé #AB34-05) seront présentées au congrès annuel de la Heart Rhythm Society à San Francisco.

Les syndromes de QT long (SQTL) congénitaux sont un groupe de maladies héréditaires qui touchent le système électrique du cœur et qui se caractérisent par un rythme cardiaque irrégulier ou rapide pouvant entraîner une syncope (perte de connaissance), un arrêt cardiaque ou une mort subite. Un intervalle QTc normal se situe entre 380 et 460 millisecondes (ms). Les patients atteints d’un SQTL ont en général un QTc supérieur à 470 ms. Les symptômes d’un SQTL peuvent survenir lors d’efforts physiques intensifs, d’une stimulation émotionnelle ou pendant le sommeil. Les types les plus courants sont le LQT1, LQT2 et LQT3. Le LQT3 est lié à une mutation du gène codant le canal sodique cardiaque (SCN5A). À l’heure actuelle, il n’existe pas de médicaments autorisés sur le marché pour les patients atteints de LQT3.

« Au cours des quelques dernières décennies, les connaissances sur le SQTL ont beaucoup progressé, notamment notre compréhension des phénomènes génétiques associés aux différentes formes de la maladie », a expliqué le Pr Arthur J. Moss, professeur de cardiologie de la faculté de médecine du CHU de Rochester dans l’état de New York. « Un exemple clé de ces progrès est le fait que l’on a découvert que le LQT3 est dû à des mutations du SC5NA dans les canaux sodiques cardiaques. Des explorations comme celle-ci ont permis la découverte et le développement de nouveaux traitements indispensables pour les patients atteints de cette maladie engageant le pronostic vital. »

Dans cette étude, dix patients atteints de LQT3 ont été évalués au Centre de recherche clinique de l’Université de Rochester, où ils ont reçu des doses orales uniques de GS-6615 allant de 10 mg à 60 mg. L’étude a recruté des patients présentant un QTc supérieur à 480 ms. La QTc avant la prise de la dose (Jour -1) a été comparée au QTc sous le médicament (Jour 1) durant des périodes de 12 heures à heures correspondantes. Dans l’étude, le raccourcissement du QTc a été observé à tous les niveaux de dose, le raccourcissement maximal du QTc allant de -44 ms à -80 ms. Aucun problème de sécurité n’a été observé durant l’administration du GS-6615.

« Les raccourcissements du QTc observés dans cette étude offrent des éléments de preuve cliniques qui laissent penser que le GS-6615 est un inhibiteur du courant sodique tardif, ayant le potentiel de jouer un rôle important dans le traitement de patients atteint d’un LQT3 », a affirmé le Pr Wojciech Zareba, investigateur principal pour l’étude de Phase 1 du GS-6615 et professeur de médecine, directeur de la recherche clinique en cardiologie et directeur du programme de suivi de recherche sur le cœur au CHU de Rochester.

Au vu de ces résultats, Gilead a l’intention de mettre en route une étude de Phase 2 du GS-6615 chez des patients atteints de LQT3 plus tard cette année. En outre, au vu des données précliniques pour le GS-6615 et les données cliniques concernant le rôle de l’inhibition du courant sodique tardif dans d’autres maladies cardiovasculaires, Gilead a l’intention de mettre en route des essais cliniques de Phase 2 chez des patients présentant une cardiomyopathie hypertrophique (CMH) et une tachycardie ventriculaire et fibrillation ventriculaire (TV/FV).

Source : Gilead Sciences