Identification d’un gène de prédisposition à la sclérose en plaques

© L. Lamouroux, InsermDes chercheurs du centre de Physiopathologie de Toulouse Purpan (Unité Inserm 563 – Université Paul Sabatier Toulouse III – Immunologie et Pathologies infectieuses) viennent d’identifier, en collaboration avec une équipe suédoise, un gène de prédisposition à la sclérose en plaques. Cette découverte ouvre de nouvelles voies de recherche sur cette maladie mais également sur les pathologies impliquant le système immunitaire en général. Ces travaux sont publiés dans Science Translational Medecine.

La sclérose en plaques est une maladie multi-génique, c’est-à-dire que son développement met en jeu plusieurs gènes. L’implication des gènes du système majeur d’histocompatibilité (HLA) est établie depuis plus de trente ans. Ce n’est que tout récemment que le rôle d’autres gènes a été découvert. Un nouveau gène de prédisposition à la sclérose en plaques, le gène VAV1, vient d’être identifié chez le rat par les équipes de Gilbert Fournié et Abdelhadi Saoudi.

La mutation du gène Vav1, mis en évidence en pathologie expérimentale, modifie la structure de la protéine Vav1. Le variant du gène codant pour une protéine avec un tryptophane protège de la sclérose en plaques, alors que celui codant pour une protéine avec une arginine y prédispose.

Le rôle de ce gène dans la sclérose en plaques a été découvert initialement en utilisant des modèles expérimentaux en collaboration avec l’équipe suédoise. Forts de cette découverte, les chercheurs français et suédois ont montré l’implication du même gène en pathologie humaine. Pour se faire, ils ont conduit une étude à grande échelle mobilisant plus de 12 000 patients, originaires de plusieurs pays, dont la France.

Le gène VAV1 identifié joue un rôle majeur dans le développement et l’activation des lymphocytes T, acteurs importants du système immunitaire normalement chargés de lutter contre les virus et autres agents pathogènes.

A l’heure actuelle, les chercheurs à l’origine de cette découverte étudient les mécanismes par lesquels ce gène influence la prédisposition à la sclérose en plaques. A terme, ces travaux pourraient conduire au développement de nouvelles approches thérapeutiques dans la sclérose en plaques et d’autres maladies mettant en jeu le même type de dysfonctionnement du système immunitaire.

Source : Inserm