Le nombre de médecins globalement stable en France en 2014

Selon le Conseil National de l’Ordre des Médecins (Cnom), qui publie son 8ème Atlas national de la démographie médicale, le nombre de médecins est globalement stable. Au 1er janvier 2014, l’ordre a recensé 276 354 médecins (+1,6 % par rapport à 2013) dont 198760 en activité régulière (-0,3% par rapport à 2013).

Parmi les médecins en « activité régulière », on dénombre 90.630 généralistes, 84.335 spécialistes (hors médecine générale) et 23.795 chirurgiens. « Les choix de spécialité et de mode d’exercice en activité régulière appellent une certaine vigilance quant à l’offre de soins de proximité, dite de premier recours », souligne le Cnom. La part de médecins généralistes est en effet en diminution de -6,5% depuis 2007 (soit 90 630 médecins généralistes recensés en activité régulière), et « cette tendance devrait se confirmer jusqu’en 2020 » selon le Cnom. Paris est le département où cette baisse est la plus marquée (-21,4% pour la même période).

A l’inverse, les autres spécialités médicales et chirurgicales sont en augmentation respective de 6,1% et 6,7%, une tendance qui devrait se poursuivre jusqu’en 2020 également.

L’exercice libéral semble toujours peu attractif pour les jeunes médecins (en première intention) et s’il ne représente que 10,7 % des nouveaux inscrits en 2013, cette proportion tend à augmenter après quelques années d’exercice (environ 40%).

Des territoires « en tension démographique »

L’Atlas révèle ainsi un panel de régions et départements où le manque de médecins est manifeste, surtout si la population générale y est parfois en croissance. La région Ile de France recense la plus forte baisse des effectifs des médecins en activité (-5,6%), alors que sa population a augmenté de +4% entre 2007 et 2014.

A l’inverse, la région Pays-de-la-Loire est la région la plus attractive, à la fois en terme de démographie médicale (+5,7%) et en terme de population générale (+5,9%). Il en va de même pour les départements des Landes par exemple (+4,5% et +10,7%) ou La Vendée (+3,3% et +10,7%).

Une profession qui se séniorise et se féminise

Enfin concernant l’évolution structurelle du profil des médecins, leur moyenne d’âge en 2014 est relativement élevée, malgré le renouvellement des générations : 53 ans pour les hommes et de 49 ans pour les femmes. Par ailleurs, l’âge moyen des nouveaux médecins inscrits en 2013 est de 34,2 ans. Les effectifs de médecins retraités actifs (12946) continuent à augmenter  (+18,2% en 2013).

La part des femmes dans la population globale vient affirmer une tendance à la hausse, continue depuis plusieurs années : elles représentent 44% des médecins en 2014 et 58% des nouveaux inscrits en 2013.

Pour le Dr Patrick Bouet, Président du Conseil National de l’Ordre des Médecins, « la finesse des données récoltées prouve que les solutions à apporter aux enjeux de la démographie médicale sont diverses et ne peuvent pas être calquées indifféremment d’un territoire à l’autre ». Selon le Cnom, l’exercice regroupé en cabinets de groupes ou en maisons de santé pourrait être développé, « car il s’agit d’un des moyens permettant d’assurer une présence médicale dans certains territoires ». 34% des médecins pratiquent  leur activité dans un cabinet de groupe monodisciplinaire mais les groupements pluridisciplinaires sont encore très marginaux. « Le  recours aux médecins retraités actifs peut renforcer l’offre de soins », indique le Cnom estimant que « cette solution ne peut pas être considérée comme durable ».

Cette année, le Conseil National de l’Ordre des Médecins propose un nouvel outil en libre accès : une cartographie interactive de la démographie médicale. En quelques clics, elle permet de se renseigner sur  le nombre des médecins selon les spécialités dans toutes les régions de France jusqu’à l’échelle des bassins de vie.

Le Cnom propose également une infographie sur son Atlas 2014 :

Le nombre de médecins globalement stable en France en 2014