Luminothérapie : des effets bénéfiques constatés sur les traumatismes crâniens

Selon une étude réalisée par des chercheurs américains du Centre Wellman de photomédecine de l’Hôpital général du Massachusetts, la luminothérapie aurait des effets bénéfiques quantifiables sur les lésions traumatiques du cerveau.

Lors de cet essai clinique, les scientifiques américains ont cherché à établir si l’utilisation de la thérapie par la lumière proche infrarouge de bas niveau (LLLT) était réalisable et sûre après une lésion cérébrale traumatique modérée. A savoir donc, si la LLLT affecte le cerveau et présente  une neuroréactivité.

Dans cet essai clinique, dont les résultats ont été publiés en ligne le 14 septembre 2020 dans la revue JAMA Network open, 68 patients atteints de lésions cérébrales traumatiques modérées ont été randomisés pour recevoir la LLLT ou une thérapie fictive. 28 patients ont terminé au moins 1 séance de LLLT sans aucun événement indésirable signalé. Dans la phase subaiguë tardive, il y avait des différences statistiquement significatives dans les paramètres de diffusion dérivés de l’imagerie par résonance magnétique des faisceaux de substance blanche entre les groupes traités à la lumière et simulés, démontrant la neuroréactivité du LLLT.

Selon les chercheurs, « les résultats de cet essai clinique montrent que la LLLT transcrânienne est réalisable, sûre et affecte le cerveau de manière mesurable ».  Par ailleurs, des études précliniques ont montré que la thérapie par la lumière transcrânienne proche infrarouge de bas niveau (LLLT) administrée après un traumatisme crânien (TBI) confère une réponse neuroprotectrice.

L’objectif de cette étude était d’évaluer la faisabilité et l’innocuité du LLLT administré de manière aiguë après un TBI modéré et la neuroréactivité au LLLT par des mesures d’imagerie par résonance magnétique quantitative et une évaluation neurocognitive.

Le traitement par LLT a été administré à l’aide d’un casque, fabriqué sur mesure, à partir de 72 heures après le traumatisme. Une imagerie par résonance magnétique a été réalisée aux stades aigus (dans les 72 heures), subaigus précoces (2 à 3 semaines) et subaigus tardifs (près de 3 mois) de récupération. Des évaluations cliniques ont été réalisées de manière concomitante et à 6 mois via le Rivermead Post-Commotion Questionnaire (RPQ), un questionnaire en 16 éléments évaluant les patients sur une échelle de 5 points allant de 0 (aucun problème) à 4 (problème grave).

Dans cet essai clinique randomisé, la LLLT a été réalisable chez tous les patients et n’a présenté aucun événement indésirable. « La luminothérapie a modifié plusieurs paramètres du tenseur de diffusion de manière statistiquement significative au stade subaigu tardif », indiquent les auteurs. Cette étude « fournit la première preuve humaine à ce jour que la luminothérapie engage des substrats neuronaux qui jouent un rôle dans les facteurs physiopathologiques du TBI modéré et suggère également l’imagerie de diffusion comme biomarqueur de la réponse thérapeutique » concluent-ils.

Cette étude laisse ainsi entrevoir de nombreux arguments favorables à une utilisation plus large de la photomédecine. Après avoir montré son utilité notamment dans la lutte contre les dépressions saisonnières ou les troubles du sommeil, cette technique a également montré son efficacité lors de véritables dépressions pouvant dans certains cas s’avérer aussi efficace qu’un traitement médicamenteux par antidépresseurs. D’autres applications thérapeutiques à  la luminothérapie sont également explorées, notamment dans les  pathologies cutanées et neurologiques. Aujourd’hui, La luminothérapie peut être réalisée dans un cadre médical par des thérapeutes (médecin, psychiatre, neurologue, etc.), ou bien encore  à domicile via une lampe luminothérapie. En effet, le grand public peut facilement faire l’acquisition de son propre appareil de luminothérapie qui respecte les normes en vigueur. Néanmoins, il faut tenir compte de plusieurs contre-indications liées à son utilisation, à savoir la prise de médicament photosensibilisant, une maladie psychiatrique, y compris l’autisme ou encore des pathologies ophtalmologiques (cataracte, glaucome, rétinopathie, etc.).

Source : Effect of Transcranial Low-Level Light Therapy vs Sham Therapy Among Patients With Moderate Traumatic Brain InjuryA Randomized Clinical Trial
Maria Gabriela Figueiro Longo, MD, MSc; Can Ozan Tan, PhD ; Suk-tak Chan, PhD ; et al