Réforme de l’hospitalisation d’office : des syndicats de psychiatres dénoncent une approche sécuritaire

Dans un communiqué commun, plusieurs syndicat de psychiatres rejettent la réforme de l’hospitalisation psychiatrique d’office présentée mardi par Nicolas Sarkosy et dénoncent  « une approche exclusivement sécuritaire de la Psychiatrie ».

 

A l’occasion de sa visite mardi dernier d’une unité de soins spécialisés à Anthony dans les Hauts-de-Seine, Nicolas Sarkozy a annoncé l’élaboration d’un projet de loi réformant l’hospitalisation psychiatrique d’office ainsi qu’un plan de sécurisation des établissements de 70 millions d’euros.
Pour le Syndicat des Psychiatres d’Exercice Public (SPEP-IDEPP), celui des psychiatres d’Exercice Public (SPEP-IDEPP), celui des Psychiatres des Hôpitaux [SPH], des Psychiatres de Secteur (SPS-IDEPP) et l’Union Syndicale de la Psychiatrie [USP], cette réforme « apparaît comme une régression inacceptable pour une organisation des soins qui a fait ses preuves et n’a pas à rougir de ses résultats. C’est l’assurance d’une perte de chance et d’une nouvelle stigmatisation pour les patients ».

 

« La psychiatrie est en tension »
Ensemble, ils soulignent que « la psychiatrie est en tension et au coeur de multiples contraintes, liées à l’augmentation constante de son activité et à l’érosion de ses moyens, liées également à la nécessité d’articuler en permanence les exigences parfois contradictoires de pratiques sécurisées pour les hospitalisations sans consentement et celles qui relèvent du respect des droits des patients ».

Pour ces syndicats, « la qualité, l’efficience et la sécurité des soins pour les usagers depuis l’admission jusqu’à la sortie ne peuvent se décréter, elles reposent sur des organisations institutionnelles stables disposant de moyens et d’effectifs suffisants, ce qui n’est plus le cas actuellement ».