Roche n’envisage pas de développer Avastin en ophtalmologie

Interrogé par l’Afssaps, le groupe pharmaceutique Roche a indiqué vendredi qu’il n’envisageait pas de développer Avastin (bévacizumab) dans des indications ophtalmiques. En effet, ce médicament anticancéreux est proche, de par son mode d’action, de certains médicaments utilisés en ophtalmologie pour le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
Des travaux de recherche clinique sont en cours pour préciser l’intérêt du médicament dans cette indication, non autorisée en Europe. Au vu de premiers résultats encourageants, l’Afssaps a sollicité le laboratoire Roche qui ne souhaite pas entreprendre, à ce stade, de développement d’Avastin en ophtalmologie.

Avastin (bévacizumab) est un anticorps monoclonal dirigé contre le VEGF (facteur de croissance vasculaire endothélial extracellulaire), utilisé, par voie intraveineuse, pour le traitement de première ligne du cancer colorectal métastatique. Ce médicament est autorisé, dans tous les pays de l’Union Européenne, depuis janvier 2005. Il est réservé à l’usage hospitalier. Sa prescription est réservée aux médecins compétents en cancérologie.

Du fait de son mode d’action anti-VEGF, identique à celui de médicaments ayant une AMM pour la prise en charge de la DMLA, son utilisation en injections intravitréennes dans le traitement des atteintes oculaires avec néovascularisation fait actuellement l’objet de plusieurs travaux de recherche clinique, dont une étude coordonnée par les Hospices Civils de Lyon, intitulée GEFAL 1 . La publication récente des résultats à un an d’une autre étude collaborative2 , menée aux Etats-Unis, montre que l’efficacité du bévacizumab dans la DMLA serait équivalente à celle du ranibizumab (Lucentis), produit de référence dans cette indication.

Au vu de ces premiers résultats, l’Afssaps a interrogé le laboratoire Roche (16/09/2011) (17 ko), qui commercialise Avastin en France, sur l’opportunité de mettre au point une forme de ce médicament adaptée à son injection par voie intravitréenne, notamment pour éviter les risques liés à son reconditionnement3.
Le laboratoire Roche formule toutefois des réserves sur la méthodologie de l’étude américaine et sur la tolérance du produit lors de son utilisation en ophtalmologie, qui ne permettraient pas d’envisager le développement d’Avastin dans cette indication (16/09/2011) .

1 – Afssaps – Utilisation hors AMM d’Avastin® – Point d’information 10/09/2009
2 – The CATT Research Group Ranibizumab and Bevacizumab for Neovascular Age-Related Macular Degeneration. N Engl J Med 2011 ; 364 : 1897-1908
3 – FDA Alerts Health Care Professionals of Infection Risk from Repackaged Avastin Intravitreal Injections (30/08/2011)

Source : Afssaps