Sanofi : l’essai de Dupixent® dans l’œsophagite à éosinophile atteint les deux critères d’évaluation co-principaux

Sanofi : l'essai de Dupixent® dans l'œsophagite à éosinophile atteint les deux critères d'évaluation co-principauxSanofi et Regeneron Pharmaceuticals ont annoncé  les résultats positifs de la partie A de l’essai pivot de phase III évaluant  Dupixent® (dupilumab) dans le traitement de l’œsophagite à éosinophiles chez des patients âgées de 12 ans et plus. L’essai a atteint ses deux principaux critères d’évaluation composites, de même que l’ensemble de ses critères d’évaluation secondaires. Dupixent est le premier et le seul médicament biologique ayant donné des résultats positifs cliniquement significatifs dans le cadre d’un essai de phase III menée auprès de cette population de patients. La partie B de l’essai est en cours et cherche à évaluer une posologie supplémentaire de Dupixent.

L’œsophagite à éosinophiles est une maladie chronique et progressive de l’œsophage médiée par une inflammation de type 2 qui altère de fonctionnement l’œsophage, provoquant des troubles de la déglutition. En l’absence de traitement, les symptômes et l’inflammation peuvent progresser et causer des lésions fonctionnelles et une fibrose de la paroi de l’œsophage. Cette maladie peut provoquer des impactions alimentaires nécessitant des consultations immédiates aux urgences. Près de la moitié des patients inclus dans l’essai avaient subi une dilatation œsophagienne et près des trois-quarts d’entre eux avaient déjà été traités par corticoïdes. Près de 160 000 patients aux États-Unis sont actuellement sous traitement, dont environ 50 000 ont échoué à plusieurs traitements. Il n’existe actuellement aucun traitement approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis pour cette maladie.

« L’œsophagite à éosinophiles peut être très invalidante et il n’existe aucune option thérapeutique approuvée pour y remédier. Elle se répercute sur la capacité à s’alimenter, cause des douleurs sévères et nécessite le plus souvent des consultations répétées aux urgences et des procédures médicales », a indiqué le docteur George D. Yancopoulos, Ph.D., co-fondateur, Président et Directeur scientifique de Regeneron. « Ces données sont particulièrement impressionnantes car Dupixent a non seulement entraîné une réduction spectaculaire du taux d’éosinophiles dans l’œsophage, mais il a également amélioré tous les marqueurs cliniques et anatomiques de la maladie. On pensait auparavant que cette maladie était causée par les éosinophiles mais d’autres médicaments biologiques qui agissent sur les concentrations d’éosinophiles dans l’œsophage n’ont pas permis d’observer d’améliorations cliniques ou anatomiques consistantes.  Les résultats obtenus avec Dupixent prouvent que l’œsophagite à éosinophiles est causée par plusieurs dimensions de l’inflammation de type 2 médiée par les interleukines 4 et 13. Il s’agit de la quatrième maladie atopique ou inflammatoire de type 2 contre laquelle Dupixent possède des données pivots démontrant une efficacité significative. »

« Ces données montrent que Dupixent a le potentiel de continuer à remédier aux lacunes thérapeutiques dans la prise en charge des maladies inflammatoires de type 2, qu’elles soient fréquentes comme l’asthme ou rares comme l’œsophagite à éosinophiles », a déclaré le docteur John Reed, Ph.D, Responsable Monde de la Recherche et Développement de Sanofi. « Pour la première fois dans le cadre d’un essai de phase III, les patients ont rapporté une amélioration de leur capacité à avaler. Ces données sont très encourageantes pour les patients atteints d’œsophagite à éosinophiles astreints à un strict régime alimentaire et parfois contraints de subir de multiples interventions en milieu hospitalier.  »

La partie A de l’essai a inclus 81 patients (42 avec Dupixent et 39 avec placebo) âgés de plus de 12 ans atteints d’œsophagite à éosinophiles, confirmée par des mesures histologiques et les symptômes rapportés par les patients eux-mêmes. Les principaux critères composites d’évaluation étaient les variations du score DSQ (Dysphagia Symptom Questionnaire – score de dysphagie) – une mesure des difficultés à avaler rapportées par les patients – et de la proportion de patients dont les numérations maximales d’éosinophiles intra-épithéliaux étaient inférieures ou égales à  6 éosinophiles (eos) par champs de haute puissance (hpf) – une mesure de l’inflammation œsophagienne –, entre l’inclusion dans l’étude et 24 semaines.

Les patients traités par Dupixent 300 mg une fois par semaine ont présenté les résultats suivants entre l’inclusion et la 24e semaine de traitement :

. Réduction de 69 % des symptômes de la maladie contre 32 % pour les patients traités par placebo (p=0.0002). Les symptômes étaient évalués au moyen de l’échelle DSQ; le score des patients traités par Dupixent s’est amélioré de 21,92 points, contre 9,60 points pour ceux traités par placebo, sur une échelle de 0 à 84 (p=0,0004), critère d’évaluation composite ; les score DSQ à l’inclusion s’établissaient en moyenne à 34 points.

. Réduction de 60% de leur numération éosinophile œsophagienne à un intervalle normal, contre 5% pour le placebo (p <0,0001), le critère d’évaluation co-primaire. Ce résultat correspond à la proportion de patients dont la numération maximale d’éosinophiles intra-épithéliaux était inférieure ou égale à 6  éosinophiles (eos) par champs de haute puissance (hpf), sachant que les valeurs moyennes à l’inclusion s’établissaient à 89 eos/hpf.

. Réduction de 39 % des anomalies endoscopiques, contre une détérioration de 0,6 % pour les patients traités par placebo, mesurées au moyen du score EoE-EREFS (score de référence endoscopique de l’œsophagite à éosinophiles) ; le score des patients sous Dupixent a diminué de 3,2 points, comparativement à une réduction de 0,3 point pour ceux traités par placebo (p<0,0001).

Les résultats de l’essai en termes de tolérance concordent avec le profil de tolérance connu de Dupixent dans ses indications approuvées. Au cours de la période de traitement de 24 semaines, les taux globaux d’événements indésirables se sont établis à 86 % pour Dupixent et à 82 % pour le placebo. Les événements indésirables les plus fréquemment observés avec Dupixent ont été les réactions au site d’injection (n=15 pour Dupixent et n=12 pour le placebo) et les infections des voies respiratoires supérieures (n=11 pour Dupixent et n=6 pour le placebo). Il y a eu un arrêt de traitement dans le groupe Dupixent en raison d’une arthralgie.

Les résultats détaillés de cet essai seront présentés dans le cadre d’un prochain congrès médical. En 2017, Dupixent a obtenu le statut de médicament orphelin de la FDA dans le traitement potentiel de l’œsophagite à éosinophiles. Ce statut est conféré aux médicaments expérimentaux développés pour le traitement de maladies ou affections rares touchant moins de 200 000 personnes aux États-Unis. L’utilisation potentielle de Dupixent dans le traitement de l’œsophagite à éosinophiles est encore au stade du développement clinique. Aucun organisme de réglementation n’a encore évalué ses profils de sécurité et d’efficacité dans cette indication.

Dupixent est un anticorps monoclonal entièrement humain qui inhibe spécifiquement la signalisation de l’interleukine 4 (IL-4) et de l’interleukine 13 (IL-13). Les données des essais cliniques consacrés à Dupixent ont montré que les protéines IL-4 et IL-13 jouent un rôle central dans la dermatite atopique, l’asthme et la polypose nasosinusienne et l’œsophagite à éosinophiles.

Source : Sanofi