Une nouvelle piste pour freiner la croissance des tumeurs

En identifiant des protéines dont l’activité semble indispensable à la prolifération de certaines cellules tumorales, des chercheurs de l’Inserm et du CNRS ont découvert une nouvelle stratégie qui pourrait permettre de freiner le développement de nombreux cancers.

Lorsqu’il s’agit de lutter contre les cancers, les chercheurs ont deux objectifs majeurs : parvenir à empêcher la prolifération des cellules cancéreuses et les détruire. Des travaux réalisés en collaboration par deux équipes françaises ouvrent aujourd’hui la voie vers de développement d’un traitement visant à atteindre le premier de ces objectifs : les équipes de Monsef Benkirane (1) et de Yves Levy (2) ont en effet découvert des protéines dont l’activité semble indispensable à la prolifération de certaines cellules tumorales. En bloquant l’activité de ces protéines dans un modèle expérimental préclinique, les chercheurs sont d’ores et déjà parvenus à empêcher la multiplication de cellules leucémiques humaines.

Cette découverte constitue un grand pas en avant, non seulement d’un point de vue thérapeutique en raison du nouvel espoir offert, mais aussi d’un point de vue scientifique car elle résulte de la compréhension de mécanismes moléculaires jouant un rôle clé dans le développement de nombreux cancers.

Monsef Benkirane, Yves Levy et leurs équipes se sont en effet intéressés à NOTCH1, une protéine dont l’altération est connue pour jouer un rôle clé dans le développement de nombreux cancers : une mutation affectant le gène codant pour NOTCH1 est à l’origine de nombreux cancers, notamment des leucémies aigues lymphoblastiques T (LAL-T), des leucémies lymphoïdes chroniques ou encore des cancers du sein.

Les chercheurs se sont attachés à identifier les protéines avec lesquelles la version mutée de NOTCH1 interagit dans les cellules cancéreuses. Plusieurs enzymes et facteurs nucléaires ont pu être mis en évidence. Parmi eux, certains s’avèrent être indispensables à la multiplication des cellules cancéreuses porteuses d’une mutation du gène codant pour NOTCH1.

Note

(1) Laboratoire de virologie moléculaire, Institut de Génétique Humaine, Montpellier (CNRS UPR1142)
(2) Équipe « développement lymphoïde », Institut Mondor de recherche biomédicale, Créteil (INSERM U955)

Source : Inserm

Yatim et coll. NOTCH1 Nuclear Interactome Reveals Key Regulators of Its Transcriptional Activity and Oncogenic Function. Molecular Cell, edition en ligne du 27 septembre 2012