AB Science : l’étude de phase 2B/3 évaluant le masitinib dans la maladie d’Alzheimer a atteint son critère d’évaluation principal

AB Science : l'étude de phase 2B/3 évaluant le masitinib dans la maladie d'Alzheimer a atteint son critère d'évaluation principalAB Science a annoncé que l’étude de phase 2B/3 (AB09004 – NCT01872598) évaluant le masitinib chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, sous sa forme légère ou modérée, a atteint son critère d’évaluation principal prédéfini.

L’étude AB09004 était une étude internationale de phase 2B/3, randomisée et contrôlée par placebo, évaluant différentes doses de masitinib comme traitement chez les patients atteints d’une maladie d’Alzheimer légère à modérée confirmée. Cette étude a comparé l’efficacité et la tolérance du masitinib par rapport au placebo après 24 semaines de traitement lorsqu’il est administré en complément d’un inhibiteur de cholinestérase (donépézil, rivastigmine ou galantamine) et/ou de la mémantine. Deux doses de masitinib ont été testées, le masitinib 4,5 mg/kg/jour et une dose titrée de masitinib de 4,5 à 6,0 mg/kg/jour, chaque dose ayant son propre contrôle.

L’étude a démontré que le masitinib à la dose de 4.5 mg/kg/jour (n=182) a généré un effet statistiquement significatif par rapport au contrôle (n=176) sur le critère principal, à savoir la variation du score ADAS-Cog, un score qui mesure l’effet sur la cognition et la mémoire (p=0,0003). L’étude a également démontré que le masitinib à la dose de 4,5 mg/kg/jour a généré un effet statistiquement significatif sur le score ADCS-ADL, un score qui évalue l’autonomie et les activités de la vie quotidienne (p= 0,0381).

Il y avait significativement moins de patients atteignant le stade de démence sévère (MMSE<10) avec le masitinib à la dose de 4,5 mg/kg/jour par rapport au placebo après 24 semaines de traitement (valeur p= 0,0446).

Le profil de tolérance du masitinib à la dose de 4,5 mg/kg/jour était acceptable et conforme au profil de risque connu du masitinib :

. 79,5 % des patients a eu au moins un effet indésirable dans le groupe masitinib contre 74,6 % dans le groupe contrôle.
. 5,9% des patients a eu au moins un événement indésirable grave (non mortel) dans le groupe masitinib contre 2,9% dans le groupe contrôle.
. 18,9% des patients a eu au moins un effet indésirable sévère dans le groupe masitinib contre 16,8% dans le groupe contrôle.

Les principaux résultats seront présentés avec plus de détails lors d’une conférence virtuelle qui se tiendra le jeudi 17 décembre 2020 de 17h à 18h avec différents leaders d’opinion.

Un nouveau brevet a été déposé sur la base des résultats de l’étude AB09004. Ce brevet, s’il est accordé, permettrait à AB Science de conserver des droits exclusifs sur l’utilisation du masitinib dans la maladie d’Alzheimer jusqu’en 2041.

Bruno Dubois (MD, PhD), professeur de neurologie à l’Institut neurologique de l’Hôpital universitaire de la Salpêtrière à Paris en France et investigateur coordinateur de l’étude AB09004 a déclaré : « Il existe un vide thérapeutique pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et aujourd’hui très peu de tentatives ciblant la population présentant une démence légère ou modérée associée à la maladie d’Alzheimer. Ces données sont très encourageantes et pourraient offrir un nouvel espoir aux patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Le fait que le masitinib puisse réduire de manière significative la proportion de patients atteignant le stade de la démence sévère (MMSE<10) est particulièrement intéressant car ce stade de la maladie représente un fardeau important pour la société ».

Philip Scheltens (MD, PhD), professeur de neurologie cognitive et directeur du centre Alzheimer médical universitaire d’Amsterdam a déclaré : « Les résultats de l’étude AB09004 sont novateurs car ils fournissent une approche radicalement nouvelle pour le traitement de la maladie d’Alzheimer, et sont extrêmement prometteurs, en particulier compte tenu de la robustesse de l’effet observé sur la fonction cognitive. Je suis impatient de soutenir AB Science dans ses efforts pour lutter contre une maladie aussi dévastatrice ».

Jeffrey L. Cummings, M.D., directeur du Chamber-Grundy Center for Transformative Neuroscience de l’UNLV à Las Vegas, a déclaré : « Les résultats préliminaires de cette étude soutiennent une efficacité sur des indicateurs importants évaluant à la fois la cognition et l’activité. La tolérance observée chez les patients est encourageante.  Le mécanisme du masitinib est nouveau dans son ciblage du système immunitaire inné via les mastocytes et la microglie. Un ensemble croissant de preuves suggère que la microglie joue un rôle central dans la maladie d’Alzheimer et d’autres troubles neurodégénératifs ».

Le professeur Olivier Hermine (président du comité scientifique d’AB Science et membre de l’Académie des Sciences) a déclaré : « Ce résultat positif dans la maladie d’Alzheimer valide encore davantage le mécanisme d’action du masitinib dans les maladies neurodégénératives [1,2]. En effet, c’est la troisième preuve apportée par le masitinib en neurologie. Les deux premiers éléments de preuve étaient les études positives de phase 2B/3 avec le masitinib dans la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et dans les formes progressives de la sclérose en plaques [3,4]. Ces trois études démontrent clairement que le ciblage du système immunitaire inné incluant les macrophages/microglies et les mastocytes, via l’inhibition de tyrosine kinases, comme le fait le masitinib, est une stratégie pertinente pour traiter les maladies neurodégénératives. Il s’agit d’une véritable innovation qui justifie les efforts à long terme d’AB Science pour développer le masitinib dans la SLA, les formes progressives de la SEP et la maladie d’Alzheimer ».

Alain Moussy, co-fondateur et PDG d’AB Science, a déclaré : « Les maladies neurodégénératives, dans l’ensemble, représentent un énorme besoin médical non satisfait. Nous sommes déterminés, après cette troisième étude positive, cette fois dans la maladie d’Alzheimer, à poursuivre le développement du masitinib en consultation avec les autorités de santé, jusqu’à son enregistrement, dans la sclérose latérale amyotrophique, les formes progressives de la SEP et la maladie d’Alzheimer ».

AB Science prévoit de présenter les résultats détaillés de l’étude lors d’une prochaine conférence médicale.

[1]: Stys PK and Tsutsui S. F1000Res. 2019 Dec 13;8. pii: F1000 Faculty Rev-2100.
[2] RD Delatour. Effects of Chronic Masitinib Treatment in APPswe/PSEN1dE9 Transgenic Mice Modeling Alzheimer’s Disease. J Alzheimers Dis. 2020;76(4):1339-1345. doi: 10.3233/JAD-200466.
[3]: Mora JS et al. Amyotroph Lateral Scler Frontotemporal Degener. 2019 Jul 7:1-10.
[4]: https://cslide.ctimeetingtech.com/msdc2020/attendee/person/439
https://multiplesclerosisnewstoday.com/news-posts/2020/09/17/msvirtual2020-masitinib-delays-disability-progression-ppms-non-active-spms-top-line-data-ab07002-study-show/?cn-reloaded=1

CORRECTIF :

AB Science  a annoncé le 17 décembre 2020 que le communiqué de presse publié le 16 décembre 2020 concernant les résultats de l’étude AB09004, qui a évalué le masitinib dans le traitement de la maladie d’Alzheimer, contenait une erreur matérielle dans les informations sur les effets indésirables.

Le pourcentage d’effets indésirables observés dans l’étude AB09004 comparant l’efficacité et la tolérance du masitinib par rapport au placebo après 24 semaines de traitement lorsqu’il est administré en complément d’un inhibiteur de cholinestérase (donépézil, rivastigmineou galantamine) et/ou de la mémantine, était le suivant à la dose de 4.5 mg/kg/jour :

. 87,0 % des patients a eu au moins un effet indésirable dans le groupe masitinib contre 77,5 % dans le groupe contrôle.
. 13,0 % des patients a eu au moins un événement indésirable grave (non mortel) dans le groupe masitinib contre 5,4 % dans le groupe contrôle.
. 26,5 % des patients a eu au moins un effet indésirable sévère dans le groupe masitinib contre 19,3 % dans le groupe contrôle.
Les résultats des analyses d’efficacité restent inchangés.

Source : AB Science